DAVID HOCKNEY OU LE CALIFORNIA DREAMIN'

Les esprits chagrins diront que les peintures de piscine ne sont pas Desjoyaux.

J'appartenais, jusqu' à ce matin, à ces allergiques au chlore, pour qui ce style de toiles chloroforme l 'émotion. En outre, j'étais convaincu qu'elles étaient l'oeuvre d'un maître nageur. Perdu !

Ce britannique octogénaire adepte de la perspective inversée a renversé mes certitudes. 

D'abord l'étendue de son oeuvre n'est pas exclusivement aquatique, elle est encore plus profonde.

Ensuite, son parti pris artistique était intolérablement subversif. II mérite mon respect.

Après guerre, l'art contemporain est l'esclave de l'abstraction, avec une approche la plus terne possible. Je force un peu le trait mais c'est bien l'orthodoxie qui était dictée par Les gardiens du temple. Hockney va s'en affranchir. C'est cette rigidité cadavérique qu'il va démembrer avec son travail artistique jubilatoire.

Ses tableaux figuratifs et narratifs servis par des projections de couleurs intenses explosent aux visages des spectateurs comme des pop corn…d 'où sa filiation avec le Pop Art. 

Sa faculté à peindre la vie de cette jet set californienne payant l'ISF traduit toute la richesse de son talent.

Lors de votre parcours, vos yeux vous imploreront  à genoux de vous arrêter devant certaines toiles dont celles-ci.

AMERICAN COLLECTORS (1968)

Le plus iconique de ses double - portraits. 

A gauche, Fred Weisman, droit comme un I. A droite, sa moitié, Marcia, ronde comme un O. Tous deux collectionneurs.

Le profil martial du mari rebondit sur la silhouette pomonesque de son épouse. La scène de ce couple debout, à proximité d'un totem, procure une saisissante émotion verticale. Fred et Marcia achetèrent ce tableau à David. Ils divorcèrent peu de temps après. On ignore quel conjoint conserva la toile.

Décidément, Hockney cassait les codes … mais aussi les couples !

GARDENS  (2015 -2016)

Un témoignage vibrant de l'autorité excercée par Hockney sur le monde des couleurs. 

Pour jouir pleinement de ces geysers chromatiques, rendez-vous tôt à l'expo. Avec une vision panoramique sur 5 ou 6 toiles, votre expérience sensorielle sera décuplée. La réalité augmentée, mais sans casque, juste vos yeux.

A BIGGER SPLASH (1967)

La piscine (californienne), un thème qui revient de façon récurente chez Hockney, à l'image d'une vague revenant inlassablement sur la plage. 

C'était surtout pour lui l'opportunité de travailler sur la lumière, un plaisir longtemps proscrit pour ce natif des îles britanniques. 

Dans cette piscine que ne renierait pas Jacques Deray, ne cherchez ni Romy Schneider ni Maurice Ronnet. Quant à Alain Delon, vous l'avez raté… il vient de plonger ! 

D'autres plongeoirs sont mis à votre disposition  jusqu'au 23 octobre au centre Beaubourg. Vous aurez une vue imprenable sur l'étendue de l'oeuvre de Hockney.

Laissez vous submerger et (re)découvrez David Hockney, un maître de la narration, pas de la natation. 

Suivez la sortie © 2015 - 2018

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Comments

[alex]

commente moi aussi Alien......

[alex]

très fort man!!! (as tu reçu mon message concernant ton blog next week?